Grande Traversée du Jura / de Métabief à Les Rousses du 13 au 17 mars 2023

Grande Traversée du Jura / de Métabief à Les Rousses du 13 au 17 mars 2023

Le temps annoncé par les services météorologiques est exécrable pour la semaine pendant laquelle nous avons prévu de réaliser une traversée du Jura. Le manque de neige l’a déjà transformée en traversée pédestre et non à raquette. Les différents « Offices du Tourisme » ont bien indiqué que les raquettes pouvaient rester au garage même si des parties enneigées pouvaient être présentes sur les parties les plus hautes du parcours. Malgré tout, la traversée a été maintenue, les gîtes prévenus que nous ne serions seulement 9 au lieu des 10 personnes prévues.

Lundi 13 mars 2023

Départ de Treffort vers 6h 30 avec 2 véhicules. Le premier conduit par Bernard, l’autre par Jean Pierre. Ginette, Brigitte, Chantal P, Philippe, Jean Claude, Marcel et Paul complètent l’équipe. Nous arrivons aux Rousses lorsque l’horloge indique 8 h 15. Nous avons le temps de prendre un petit café avec des croissants avant de rejoindre le parking longue durée du « Champ de neige » où doit nous attendre le véhicule « Roule ma Poule » qui nous emmènera à Métabief. En fait il y a 2 véhicules, le minibus de la société et un taxi local. A 10 heures nous avons atteint Métabief en passant par la Suisse puisque la route la plus courte est fermée à cause d’un éboulement. Bien évidemment nous faisons une photo du groupe avant de commencer notre randonnée.

Comme souvent il est difficile de trouver le chemin correct en ville. Voilà c’est réalisé et nous partons à travers la forêt. Ce n’est pas facile car du débardage a été réalisé, beaucoup de branches au sol nous obligent à aller de quinquoi. Mais tout va bien et nous suivons maintenant une piste de ski de descente sur laquelle quelques skieurs prennent leur plaisir. Les remontées mécaniques ne fonctionnent pas, ils doivent donc monter ski aux pieds ! La montée est continue et raide vers le Morond, nos sacs à dos tirent sur l’arrière et nous interdisent une avancée rapide. Le soleil nous aide bien. Un peu avant la fin de cette montée, l’un des participants prend un coup de barre Tout d’abord c’est un appui debout contre un sapin, puis un appui assis pour mieux respirer et enfin un appui assis en buvant et mangeant quelques victuailles. C’est reparti et nous nous retrouvons tous près du refuge du Morond puis au sommet du Morond. Photos avant de continuer en direction du Mont d’Or.

Elise, la gardienne du gîte où nous devons aller ce soir nous prévient par message que ce sommet est en vigilance « forts orages grêle et vent violent », nous n’allons donc pas traîner. Pourtant aucun nuage inquiétant ne se forme mais le vent violent est bien présent. Petit pique-nique près d’une cabane à côté de l’aire d’envol des deltaplanes pour nous mettre à l’abri du vent. Nous repartons en écourtant notre randonnée par un peu de navigation en fixant l’azimut à 280° pour nous ramener sur le GR. Beau paysage, sentier agréable pour arriver à la « Grange Raquin » où nous sommes accueillis avec beaucoup de gentillesse.

Le bâtiment est grand, superbement rénové et d’un confort exceptionnel.

Mardi 14 mars

Comme annoncé et comme nous avons pû l’entendre pendant la nuit, la pluie est là, elle est forte et continue alors que nous prenons notre petit déjeuner. Peut-être que dans une heure ça ira mieux. Il est 9 heures et nous devons quitter notre gîte. Les protège-sacs et les capes de pluie sont nécessaires. Une dernière photo est prise par Elise et nous partons.

Tout d’abord sur la route afin de réduire au maximum notre distance journalière. La pluie semble diminuer, le moral remonte et nous quittons le parcours standard pour nous engager dans les bois. La pluie redouble de vigueur, à mesure que nous prenons quelques mètres d’altitude elle se transforme en neige et le vent vient l’accompagner. Les discussions sont réduites au minimum, nous sommes transis. Il est nécessaire d’ajouter une couche supplémentaire de vêtement.  Nous ne pouvons le faire immédiatement, nous devons trouver un abri. La neige blanchit le sol, le ciel est très chargé, nous avançons tout simplement tête baissée et nos bavardages ne perturbent absolument pas les quelques rares animaux qui osent sortir de leur terrier. Malgré tout, certains pensent déjà qu’en arrivant il serait agréable de manger dans un restaurant en lieu et place du pique-nique habituel. C’est une excellente idée mais les mirages ne viendront que plus tard si ce temps perdure. Enfin, un abri de ferme. Nous y pénétrons et plusieurs se changent tandis que notre randonneur-agriculteur prend la fourche pour distribuer un peu de foin à ceux qui en auraient besoin.

Seulement 3 kilomètres pour atteindre Mouthe, enfin pour certains alors que pour la plupart c’est plutôt encore 3 kilomètres à se faire rincer vers Mouthe et si encore si nous ne prenons pas un chemin de traverse comme c’est l’habitude avec le GFB. La pluie diminue alors que nous nous approchons des sources du Doubs et du chalet éponyme. Il est mardi, jour de fermeture du gîte. Les cieux sont avec nous, le propriétaire arrive en même temps que nous. Très sympathique il nous ouvre et nous fait installer dans une pièce où nous pourrons pique-niquer et passer l’après-midi tandis que pantalons, vestes, capes, chaussettes, et autres sècheront.

Cependant 6 d’entre nous décident d’aller voir les sources du Doubs et visiter ensuite le village de Mouthe.

La pluie puis la neige redoublent et tous rentrent à nouveau trempés au gîte. Boissons fraîches ou chaudes régénèrent tout le monde. Au cours du repas, une fondue à la bière (un peu fade au goût de plusieurs randonneurs) alors que les discussions vont bon train. Elles se renforcent encore lorsqu’il faut payer la note, nous pourrions renouveler le sketch de Murielle Robin avant de simplement faire une division par le nombre de participants. Heureusement, nos cerveaux ont bien été lavés par la pluie toute la journée, ils ont été régénérés. Jeu de cartes avant de sombrer dans les bras de Morphée quelques fois accompagnés de Quies (les boules).

Mercredi 15 mars

Après avoir quitté notre gîte sous le soleil aujourd’hui, nous devons rallier « Chapelle des Bois » et son gîte « Maison du Montagnon ».

Il est temps de prendre notre petit-déjeuner. Le ciel est clair, l’air très vif. Temps idéal pour une bonne randonnée vers Chapelle des Bois que nous débutons vers 8 heures. Comme deux d’entre nous ne connaissent pas encore les sources du Doubs, nous y faisons un détour avec bonheur. Après une demi-heure de marche autour de ces sources nous prenons un vrai départ vers Chapelle. Nous suivons le GR5, le sol est un peu gelé. La neige est tombée pendant la nuit. La température avoisine les 1 à 2 degrés. Quelques photos de ci de là, le spectacle est idéal. De l’eau et de la neige, des prés qui commencent à verdir. Voici Petite Chaux puis Chaux Neuve et son tremplin de saut.

Jusque-là le sol était plat mais ça ne dure pas, nous débutons une bonne côte. En haut des troncs nous tendent les bras et, comme il est midi, nous nous laissons tenter et pique-niquons. Nous consommons nos « wraps », ce n’est toujours pas bon du tout. Heureusement l’une d’entre nous a acheté du chocolat et nous le dégustons avec attention. Merci Chantal. Tout le monde va bien, nous respirons le grand air jurassien, le soleil nous réchauffe.

Il faut repartir. Lorsque nous arrivons aux « Pasquiers » le sentier s’élève à nouveau fortement jusqu’au point 1191 mètres d’altitude avant un replat qui nous conduit « Chez l’officier ». Nous décidons de faire un petit détour en passant dans le refuge jurassien « Les Prés d’Haut », un vrai refuge de moyenne montagne.

Le patron qui le gère depuis très longtemps doit partir faire quelques approvisionnements et nous sert cependant quelques consommations avant que nous ne repartions mais pas tout à fait dans la bonne direction. Nous nous laissons embarquer par une belle allée de débardage et les vapeurs de « La Goudale ». Après quelques hésitations nous retrouvons le GR. Un Kilomètre supplémentaire, qu’est-ce pour les randonneurs du GFB ? L’allure est maintenant bonne tout comme le moral de chacun. Pour finir nous décidons de suivre le tracé officiel de la GTJ Raquettes, ce qui va une nouvelle fois augmenter notre kilométrage. Nous y retrouvons un peu de neige.

Puis le clocher du village de Chapelle des Bois nous guide jusqu’à la « Maison du Montagnon » sans hésitation, même si l’une d’entre nous était attirée par une belle maison jurassienne très à l’écart de notre circuit. L’accueil est à nouveau chaleureux et nous trouvons les 3 chambres qui nous attendent.

Le repas est copieux, goûteux, avec fromage, dessert et café ou infusion, ce n’est certainement pas du réchauffé. Lecture et jeu de carte meublent agréablement notre soirée.

Jeudi 16 mars

La propriétaire du gîte nous a indiqué que la neige devrait être présente sur les hauteurs qui vont nous permettre de rejoindre le « Chalet Gaillard ». Le tracé d’aujourd’hui ne sera pas direct, nous voulons dominer toute la combe de Chapelle des Bois.

Tout d’abord, nous longeons tranquillement en fond de combe les tourbières de Chapelle et après avoir dépassé une croix qui nous rappelle que la peste a bien eu lieu enfin la sente s’élève et nous nous dirigeons vers le Nord-Est tout en suivant le GR5.

Puis nous visons un carrefour marqué sur la carte IGN à 1132 mètres d’altitude. Là, la pente s’élève rudement et le chemin en lacets serrés se rétrécit. Heureusement la neige n’est pas gelée. Que c’est agréable pour les plus forts. Cependant l’un d’entre nous a beaucoup de mal, un pas en avant et un et demi en arrière, il glisse, encore et encore. Cependant la chute est interdite alors l’un d’entre nous vient l’aider par une forte poussée soit sur le sac soit sur l’arrière-train. Enfin nous approchons du sommet et les premiers arrivés déposent leurs sacs et viennent aider celui qui est en souffrance.

Maintenant des câbles simplifient la montée finale et tout devient plus facile. Quelques minutes encore puis c’est la délivrance et l’arrêt sur un terrain devenu horizontal ou parfois un peu descendant avec toujours quelques centimètres de neige.

Nous reprenons ensuite une allure régulière jusqu’à la « Roche Champion » et sa croix qui domine Chapelle des Bois. Le point de vue est superbe sur la combe et les lacs de Bellefontaine et des Mortes.

Ils sont bien remplis et le passage à gué entre les deux lacs est submergé par l’eau. Maintenant il nous faut continuer le long de la frontière suisse.

Nous repérons quelques bornes qui la définissent. Puisque tout le monde est en forme, nous décidons de poursuivre jusqu’à la « Roche Bernard » et y prendre notre pique-nique. Le paysage est beau, le soleil et le ciel bleu rendent la neige encore plus étincelante. Un peu plus loin un grand panneau métallique rappelle que des enfants venant du « foyer du secours » de la croix rouge suisse situé dans le château de la Hille en Ariège, avaient passé la frontière entre la France et la Suisse pour fuir la barbarie nazie entre septembre 1943 et mai 1944.

Enfin voici la roche tant attendue, la nourriture sort des sacs. Il y a une très bonne salade composée, un gros sandwich, un morceau de bon comté, une friandise et un fruit, tout est excellent. Le vent vient nous refroidir légèrement et nous reprenons donc le chemin dans la belle forêt du Risoux afin de nous réchauffer. Les nombreux feuillus non encore pourvus de feuilles laissent passer le soleil et nous sommes bien. Dorénavant nous sommes sur le chemin du « grand remblai ». Eventuellement nous avions prévu de couper en prenant le chemin des « Essarts » mais il est fermé car il pénètre dans une zone de quiétude pour permettre la nidification des « Grands Tétras ». Alors nous poursuivons par le « Chemin neuf » jusqu’au carrefour des « Buchaillers » avant de repartir vers le Nord-Est en direction du chalet Gaillard dans lequel nous avons prévu de nous arrêter. Tous les participants vont bien, le moral est aussi immense que les écarts entre les premiers et les derniers. Chacun vogue à son allure. Voici le refuge et bien évidemment il est perché au sommet d’une côte raide.

Ceci justifie les quelques boissons diverses que nous nous offrons dès notre arrivée. Ce gîte est un véritable refuge de moyenne montagne, dortoir à la place de chambres individuelles ou en couple, toilette sèche à l’extérieur et à 30 mètres de l’entrée… De plus actuellement il lutte contre les punaises de lit. Tous les sacs doivent être mis dans une salle spéciale et nous ne prenons que le strict nécessaire, le matériel de couchage étant fourni par le gîte. Après un bon petit repas, la soirée nous semble longue malgré les jeux de cartes et livres mis à notre disposition. Les consommations liquides sont réduites par chacun, nous n’avons pas envie de devoir sortir visiter les toilettes sèches de nuit. Tout de même une douche a été installée. Elle utilise l’eau de pluie récupérée et se trouve au fond du dortoir dans lequel nous allons dormir en compagnie d’un autre groupe de 5 personnes. Quelle chaleur pendant la nuit à cause d’une fenêtre refermée !

Vendredi 17 mars

Le petit déjeuner n’est pas servi avant 8 heures, nous ferons donc avec cet horaire. Nous sommes tous d’attaque pour aborder la dernière journée de randonnée qui doit nous permettre d’atteindre Les Rousses. Il faut tout de même se souvenir que nous n’avons pas tous le même « mordant », l’une d’entre nous a le visage gonflé par un gros abcès dentaire.

Le ciel est bleu, la température n’est pas trop basse, le soleil brille, la fine pellicule de neige renforce la qualité du paysage. Nous nous acquittons de notre dû, prenons nos sandwiches, plutôt réduits, et prenons le chemin en direction du Sud. Le tracé théorique avoisine les 14 kilomètres, nous l’adapterons en fonction du relief et de la forme de chacun si besoin. Le profil est plus descendant que montant malgré quelques rudes ascensions. Les « tu nous avais dit que ça descendait tout le temps » seront prononcés à moult reprises.

Nous marchons entre 1200 et 1300 mètres d’altitude la pellicule de neige est toujours présente sur notre sente même si sur les parties les plus ensoleillées elle commence à disparaître. Nous croiserons un seul skieur de fond lors de ce début de journée. Chacun marche à son rythme, nous passons près du « Chalet des Ministres », là où se sont peut-être déroulés des négociations secrètes en prévision des accords d’Evian qui ont mis fin à la guerre d’Algérie en 1962 puis du « Chalet Rose ».

Le ciel est en train de se couvrir. Allons-nous avoir droit à un peu de pluie ? Non, ce ne sera pas le cas. Un peu plus loin nous abandonnons le tracé officiel pour suivre la « Combe Sèche ». Quelques centaines de mètres plus avant le sentier disparaît totalement. Trois d’entre nous avancent dans la forêt pour essayer de repérer un cheminement aisé. L’opération est rondement menée et nous pouvons rejoindre le sentier trouvé après avoir franchi quelques branchages et lapiaz. Puis un arbre tombé au sol barre notre chemin et nous stoppe. Tant mieux car il est midi et il nous offre des sièges faciles mais pas forcément confortables pour notre pique-nique.

Nous repartons ensuite sur le GR5 et décidons un peu plus tard de pousser jusqu’au point de vue « Roche Blanche ». Nous ne l’atteindrons pas et devrons faire machine arrière. Dommage ! Nous coupons donc pour passer près de la « Loge à Ponard » puis « les Rousses en bas ». Comme nous avons garé les voitures dans le village haut des « Rousses », nous devons franchir une dernière montée un peu rude soit avec le sourire soit avec souffrance. C’est plus généralement le sourire même s’il est un peu crispé, l’écurie est proche ! Nous retrouvons nos véhicules avant de prendre le verre de l’amitié accompagné de quelques petites gâteries dans le même salon de thé qu’au départ puis de repartir en direction de nos habitations.

Petit bilan chiffré : 79 km, 2350 m de dénivelé positif & 2275 m de dénivelé négatif

Les 6 tracés des parcours : Totalité - Lundi 13 - Mardi 14 - Mercredi 15 - Jeudi 16 - Vendredi 17

Le compte rendu en version PDF pour impression

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